Dans la ronde des jours et tourbillon des nuits,
nos filets relevés patiemment ramendés
nous destinent parfois d'étonnantes surprises.
Les mêmes fruits nous semblent, tantôt plus doux qu'amers
selon que nous mordions de différents côtés.
Selon que nous goûtions celui-ci, celui-là,
de leurs jolis minois diversement mûris,
leurs mille et une saveurs, font osciller en thème
notre humeur vagabonde au gré de leurs parfums
nous révélant souvent, une part de nous-même.
Si encore nous en sommes capables, tout doucement,
dans le silence revenu, déjouer le vieux Charon,
traverser l’Achéron et revenir doucement parmi les vivants.
Découvrir dans l’herbe verte et tendre le frisson d'un voile de brise,
l'éclat blanc d’une fleur de fraisier, promesse du fruit rouge, gai comme un nez de clown.
Ou la violette minuscule, discrète, délicate, qui pointe son sein, se cache sous la feuille.
Se trouver là vivant, étonné, éveillé, tous sens offerts,
n’est-ce pas cela que la vie ?